Rencontre avec Bertrand Bodin,
Président de l'AJBD 21-25
(source : AllJudo)
Nouvellement élu à la présidence de l'AJBD 21-25, Bertrand Bodin évoque son parcours de judoka et de dirigeant, ainsi que de l'avenir et des perspectives de son club.
Bonjour Bertrand, pour commencer pouvez-vous vous présenter et nous retracer votre parcours en tant que judoka et en tant que dirigeant ?
J'ai commencé le Judo à 4 ans à Besançon et j'ai poursuivi à Dijon de l'âge de 6 ans jusqu'à aujourd'hui (j'ai 54 ans). Je suis ceinture noire 2ème dan, j'ai été compétiteur dans les années 80-90 à un niveau national en junior et en seniors, j'accédais au championnat de France. A la fin des années 80, Dijon manquant d'une vraie structure pour encadrer les judokas locaux, est née l'Alliance Dijon Judo avec à sa tête les trois présidents des trois gros clubs dijonnais de l'époque, et avec Jean-René Girardot. A cette époque je faisais partie d'un groupe de jeunes judokas toujours prêts à promouvoir notre sport et à organiser des manifestations, avec en point d'orgue les nuits du judo où nous arrivions à remplir le palais des sports de Dijon (environ 4000 personnes) uniquement sur le thème du judo. Donc très vite je me suis retrouvé dans l'encadrement de ce club en construction, qui avec le temps est devenu une belle structure, à aider les jeunes à atteindre leur meilleur niveau. Bien que présent et à l'écoute, je n'ai pas toujours été très disponible, car je dirige une entreprise d'une vingtaine de personnes dans le secteur industriel. Il y a une dizaine d'année j'ai réintégrer le bureau de l'ADJ 21 à la demande de Jacques Berthet, qui est le président que je remplace maintenant à la tête de l'AJBD 21-25.
Comment se porte le club de l'AJBD 21-25, sportivement et économiquement ?
Pour rappel l'AJBD 21 25 est né de la fusion entre Franche Comté Judo et l'Alliance Dijon Judo 21 il y a quatre ans, et en quatre ans nous avons pu réunir les forces communes pour créer un groupe d'athlètes avec un avenir prometteur et un encadrement de grandes compétences.
L'AJBD 21-25 est une structure saine aux comptes irréprochables : nous dépensons uniquement l'argent que nous avons et non pas celui que nous espérons avoir. Tout est budgétisé en début d'année et le prévisionnel est toujours très proche du réel. Pouvoir s'assoir sur une vrai organisation financière nous permet de construire en toute sérénité un programme pour nos athlètes : encadrement, entrainement, déplacements, suivi scolaire, universitaire, médical et bien sûr les compétitions. Forcément nous trouvons tous, surtout nos entraineurs, que le budget n'est pas suffisant pour emmener nos jeunes à leur meilleur niveau. Malgré tout nous avons de bons espoirs quant à l'avenir sportif car notre club a été élue meilleur club de France, ces deux dernières années, en catégorie cadet sur le nombre de participant au championnat de France et meilleur club de France en catégorie cadet en résultat l'année dernière avec deux titres.
Quelle est votre vision pour le développement du club lors de la prochaine olympiade ?
Notre travail pour ces prochaines années, sans forcément raisonner olympiade, c'est de faire monter en puissance notre nouvelle génération élue meilleure de France tout en continuant de travailler sur celle à venir. Pour le moment c'est la mission que l'ensemble du bureau se donne. Car les décisions sont prises de façon collégiale par le bureau et selon notre budget.
Une nouvelle équipe fédérale vient d'être élue. Quelles sont vos attentes ?
La plus grosse attente que j'aurais de la nouvelle équipe fédérale serait de protéger ces petites structures qui détectent et font monter en puissance des talents. Car une fois que ces talents sont dans la lumière les grosses écuries les aspirent. Ce n'est pas très juste et c'est très frustrant de voir partir un athlète sans aucune reconnaissance. Il faut mettre en place des règles pour nous permettre de travailler mieux et plus sereinement, et qui nous encouragent à poursuivre la détection et la formation de nouveaux athlètes. Ce n'est pas le départ de l'athlète qui me gêne car il doit grandir et s'épanouir, mais c'est cette absence de reconnaissance du travail des entraineurs et des bénévoles qui donnent de leurs temps pour aider ces jeunes à atteindre le haut niveau. Pour mémoire de notre structure sont issus Benjamin Darbelet, Cyrille Maret ou encore Hélène Receveaux, pour ne cite que les plus connus.
En complément des instances nationales, les instances de la Ligue de Bourgogne Franche Comté ont été renouvelées. Vis-à-vis de la ligue, nous militons clairement pour une plus grande ouverture vers les structures comme la nôtre. Si, en province personne ne se mobilise pour faire monter les générations de cadets de juniors et de seniors, filles et garçons au plus haut niveau, qui seront alors les exemples pour les enfants qui rentrent dans les clubs de judo ? Quelle sera leur motivation pour notre sport ? Il ne faudra pas chercher d'autres excuses pour expliquer la baisse du nombre de licenciés et la concentration à Paris de tous les athlètes (deux tiers des 158 convoqués au test match de décembre viennent de l'Ile de France et 3 régions ne sont pas représentées) . Mais c'est un autre combat d'être entendu par le président de la ligue.